Promouvoir des alternatives pour s’orienter vers un système de transport et de déplacements écologiquement soutenable est désormais une priorité politique affichée à toutes les échelles de gouvernement (local, national, international). Cette priorité s’est traduite par un renouveau de la planification urbaine mettant l’accent sur la nécessaire interface entre urbanisme et transport. Au début des années 2000, la loi Solidarité et renouvellement urbains est ainsi venue renforcer la portée juridique des Plans de déplacements urbains (PDU) pour en faire un outil à même « d’intégrer dans le développement économique et les choix d’urbanisation, des enjeux de qualité urbaine et de protection de l’environnement, pour donner une priorité nouvelle aux autres modes de déplacement que l’automobile ». La prise en charge de cet enjeu consensuel a d’ores et déjà produit des inflexions notables des politiques publiques : réduction de la place de l’automobile dans certains espaces urbains, promotion de la marche à pied et du vélo, renouveau des objets du transport public notamment.
Pour autant, les politiques contemporaines de transport et de déplacements ne sont pas dénuées d’ambivalences. Elles ne chercheraient pas tant à freiner globalement le système automobile qu’à déplacer la voiture en la canalisant sur des infrastructures routières de contournement. Autrement dit, si les politiques contemporaines en faveur de la mobilité durable aboutissent bel et bien à limiter les nuisances automobiles sur certains territoires urbains stratégiques et symboliques de la « ville où il fait bon vivre », elles continuent simultanément d’améliorer l’accessibilité automobile à l’échelle de la « métropole des flux » et d’alimenter la mobilité généralisée nécessaire à la croissance de nos sociétés capitalistes contemporaines.
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