De petits clans mobiles, voire nomades, les humains se sont progressivement sédentarisés et regroupés. Notre civilisation occidentale vit l’apparition de la ville au Moyen-Orient durant le quatrième millénaire avant notre ère. Les perfectionnements des techniques agricoles (inventées quelques millénaires plus tôt) y ont certainement contribué libérant une partie de la population, de fait en croissance, du travail de la terre. L’humain, en effet, s’est attaché à gagner son indépendance par rapport aux caprices de la Nature: si la nourriture en est un premier volet, l’habitat en est le second. La ville est donc, avant tout, le regroupement d’une part importante d’une population dans un environnement physique maîtrisé. Le citadin s’éloigne de la Nature et son rapport au vivant en est modifié.
Depuis 2007, la moitié de l’humanité habite désormais en ville. Les prévisions de l’ONU indiquent que la population urbaine aujourd’hui de 3,2 milliards passera à près de 5 milliards d’ici 2030. L’essentiel de la croissance urbaine au cours des 25 prochaines années pourrait concerner les pays en développement, notamment en Afrique et Asie. Il apparaît clairement que la taille de la population d’une ville (elle atteint désormais souvent plus de 10 millions d’habitants) et sa densité (elle dépasse fréquemment les 10 000 hab/ km²) induisent une organisation et une gestion sociales, économiques et écologiques totalement différentes de ceux d’un village et des villes de la dernière génération. Ceci constitue la nouvelle frontière urbaine, l’un des sites principaux de la lutte sociopolitique que posent les défis sociaux et écologiques inhérents à l’hyperurbanisation.
De fait, l’échelle toujours plus vaste des villes contemporaines, leur impact sur les territoires environnants, leur interdépendance au sein des systèmes-villes et leur empreinte socio-écologique mondiale croissante exige de nouvelles méthodes pour comprendre et analyser les centres urbains comme un nouveau territoire socio-écologique. Le développement des infrastructures de transport, qu’elles soient dédiées aux humains (biens et personnes) comme aux non humains (trames écologiques, réseaux de connexions écologiques) font évoluer l’échelle d’appréhension de la ville qui doit désormais être considérée dans son réseau spatial d’échanges.
La ville est donc en perpétuelle évolution: elle semble connaitre actuellement une période particulièrement dynamique, apportant de nouveaux questionnements que ce colloque s’attachera à explorer dans une approche pluridisciplinaire très ouverte, incluant différentes échelles territoriales: quelles nouvelles possibilités ou opportunités socio-politiques des nouvelles formes urbaines? Quelles influences de la ville sur les inégalités environnementales? Quel rôle de la ville face à la crise de la biodiversité? Quels échanges intra, extra-urbain? Citadin – Rural, même culture?
Telles sont quelques-unes des questions que notre quatrième colloque traitera à un moment où les nouvelles réalités font de la ville un nouveau territoire socio-écologique.
Ont d’ores et déjà accepté d’intervenir:
- Heng Chee CHAN, Chairman, Lee Kuan Yew Centre for Innovative Cities, Singapore University of Technology and Design
- Valérie DAVID, Directrice Développement Durable, Eiffage
- Marion VERNON, Chargée de mission Urbanisme, transports et mobilités durables, France Nature Environnement ; ancienne étudiante du Master Espace & Milieux, Université Paris Diderot-Paris 7
- Nathalie BLANC, Directrice de Recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et directrice du Laboratoire « Dynamiques sociales et recomposition des espaces » (LADYSS)
- Jean-Marc MICHEL, ancien Directeur général de l’Aménagement, du Logement et de la Nature, Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie (MEDDE)
- François COLSON, membre du Conseil d’orientation, recherche et prospective, Fédération des Parcs naturels régionaux de France (FPNRF) ; Directeur Plante et Cité
- Christian THIBAULT, Directeur Département Environnement urbain et rural, Institut d’Aménagement et d’Urbanisme de l’Ile de France (IAURIF).
Ce colloque sera tenu les 3 et 4 novembre 2016, dans les locaux de l’Université Paris Diderot (amphi Buffon).
Nous souhaitons que ce colloque soit un lieu de débats : à cette fin, le temps consacré aux échanges sera identique à celui consacré aux exposés.
Les organisateurs:
CONTACTS:
Université de Chicago:
Alan KOLATA & Arnaud COULOMBEL
Université Paris Diderot:
Gilles BENEST
Fondation de l’Écologie politique:
Benoit MONANGE
Inscription obligatoire : http://tinyurl.com/TerritoiresEcologiques2016
Le comité d’organisation tient à remercier pour leurs soutiens:
- la Société Eiffage
- le master 2 Espace et Milieux de l’université Paris Diderot
- l’Université de Chicago
- l’Université ParisDiderot
Télécharger la présentation du colloque au format .pdf:
Prog_TerritEcolo2016.pdf 769.19 Ko