Né à Valognes, fils d’un employé de commerce descendant d’une vieille famille cherbourgeoise. Enseignant d’anglais dans le secondaire, il épouse d’abord la cause syndicale dans le sillage de mai 68. Pilier du SGEN-SFDT dont il sera secrétaire départemental puis régional, il abandonne par souci d’éthique ses fonctions syndicales après son accession à un mandat d’élu politique en 1983.
D’abord passé par la lutte anti-nucléaire, Daniel Bosquet va devenir une figure tutélaire de l’écologie normande pendant près de quarante ans.
Dès 1983 il dirige la liste « Equeurdreville-Hainneville écologie » lors des élections municipales. Avec 17,8% des voix, la liste de Daniel Bosquet réalise alors le meilleur score d’une liste écologiste dans une commune de plus de 3500 habitants. Il entame ainsi le premier de ses quatre mandats municipaux successifs.
Adhérent des Verts depuis la création du parti, celui pour qui l’écologie est « une alternative économique et sociale où la priorité est donnée à la personne humaine et à la nature, et non au profit et au pouvoir de quelques uns » va contribuer activement à la structuration du mouvement en occupant un grand nombre de fonctions institutionnels au fil des années : d’abord secrétaire départemental, il est élu secrétaire régional en 1987 puis reconduit en 1989.
En 1989, il porte de nouveau la liste écologiste à Equeurdreville-Hainneville. Avec 21,2% des suffrages exprimés au premier tour, la liste réalise une nouvelle fois le meilleur résultat écologiste dans une commune de plus de 3500 habitants. Surtout, en se maintenant au second tour, la liste améliore significativement ses résultats en rassemblant 27,7% des voix. Une performance qui permet à Daniel Bosquet d’être élu à la Communauté Urbaine de Cherbourg (CUC). Il accepte de devenir vice-président de la CUC en charge de l’eau et de l’assainissement. Cette vice-présidence qu’il occupera jusqu’à sa retraite d’élu en 2008 va lui permettre de porter l’un des dossiers dont il était le plus fier : la mise en place d’une régie publique de la production et de la distribution de l’eau à compter du 1er janvier 2005 (auparavant gérée par la Générale des Eaux).
Tête de liste dans la Manche lors des régionales de 2004, Daniel Bosquet a également occupé les fonctions de conseiller régional de Basse-Normandie jusqu’en 2010.
Militant infatigable, il n’y a pas un scrutin local lors du quel il n’ait pas porté les combats écologistes. Tête liste lors du scrutin proportionnel des législatives de 1986 (3,2%), il est de nouveau candidat lors du retour du scrutin majoritaire pour les législatives de 1988 (8,3%). Il défendra également les idées écologistes à de nombreuses reprises lors des élections cantonales en 1992 (22,2%), 1998 (11,6%), 2004 (8,8%), 2011 (10,3%).
Sensible à toutes les formes d’injustices, militant de multiples causes, Daniel Bosquet était depuis les années 70 un partisan de ce qu’on appelait à l’époque le « tiers-mondisme » et qu’il soutient notamment par un engagement fort auprès d’Amnesty Internationale.
Toujours impliqué dans le débat public, Daniel Bosquet était de nouveau cette année, en campagne pour les municipales à Cherbourg-en-Cotentin. Il faisait profiter de son expérience la liste de la Coopérative Citoyenne où il figure à la très symbolique dernière place.
– Olivier Clerc, «Décès de Dominique Bosquet. L’écologie normande perd un pilier», Ouest France, 10/06/2020.
– Linda Achour, «Daniel Bosquet, figure historique de l’écologie dans la Manche est décédé» France Bleu Cotentin, 10/06/2020.
Sources :
Laurent Requet «La Basse-Normandie: terre d’écologie politique? Du combat des associations environnementales à l’action des partis écologistes (1968-2012)», thèse de doctorat d’histoire, Université de Caen Normandie, 2017.
Liste Equeurdreville-Hainneville, source Philippe Rousselet.