Prix du livre d’écologie politique 2014
La Fondation de l’Ecologie Politique a décidé d’accorder chaque année un « Prix du Livre d’Ecologie Politique » à un ouvrage francophone qui, par la qualité des idées et réflexions qu’il expose, concourt de manière significative à l’approfondissement de la pensée écologiste, à la compréhension de la crise écologique ou à l’élaboration de solutions ou d’actions publiques visant à la transformation écologique de la société.
Remise du prix
La remise du « Prix du Livre d’Ecologie Politique » se déroulera dans le cadre du 12e « Festival du livre et de la presse d’écologie » qui se tient cette année les 18 et 19 octobre à Paris, 20e.
http://www.fondationecolo.org/blog/Philippe-Bihouix-laureat-du-Prix-de-la-Fondation
Découvrez le jury du prix, présidé cette année par Yves COCHET, ancien ministre de l’environnement.
Les ouvrages sélectionnés pour cette première édition
Je crise climatique, de Jade Lindgaard, Editions La Découverte, août 2014.
Présentation de l’éditeur:
Je crise climatique est une enquête à la première personne sur le rapport intime, paradoxal, névrotique que nous entretenons à nos modes de vie et aux menaces qu’ils font désormais peser sur la planète. Entreprenant un voyage original dans nos imaginaires, celui de l’automobile, de l’avion, d’Internet et du supermarché, Jade Lindgaard est partie explorer notre amour de la chaleur et notre goût pour la vitesse et les destinations lointaines. Un voyage au cours duquel l’auteure mène l’enquête sur le carbone émis par sa chaudière, rencontre des fans de tuning et de courses de moto, découvre que la France est le paradis des aéroports, évoque ses lombrics qui fabriquent du compost dans un coin de sa terrasse… Cet essai d’« ego climat » n’est pas un énième cri d’alarme sur le changement climatique et l’absurdité de notre modèle de croissance – ça, nous le savons déjà ! C’est un livre qui essaie de comprendre pourquoi il nous est si difficile de changer et de réinventer une vie libérée de nos désirs chargés en CO2. Autrement dit, de résoudre l’énigme psychologique, mais aussi politique et anthropologique de notre temps.
Lien vers le site de l’éditeur: La Découverte.
Notre-Dame-des-Landes, d’Hervé Kempf, Seuil, février 2014.
Présentation de l’éditeur:
Autour d’un projet d’aéroport au nord de Nantes se joue la plus grande bataille écologique française des années 2010. Par quelle alchimie une lutte ancienne dans le bocage breton est-elle devenue l’emblème d’une contestation globale du « développement économique » et le théâtre d’une nouvelle façon de vivre et de faire la politique ? C’est ce qu’explique ce récit captivant, nourri de reportages et d’une profonde empathie avec les acteurs de cette aventure passionnante.
Ce livre propose aussi le dossier précis de l’histoire du projet, montrant que le soulèvement de Notre-Dame-des-Landes esquisse les contours d’une politique revenue à la démocratie, qui replace au premier plan la question agricole, la lutte contre l’effet de serre et une vision libertaire de la vie commune.
Comment j’ai sauvé la planète, de Sophie Caillat, Editions du moment, mai 2014.
Présentation de l’éditeur:
Comme moi, vous redoutez les conséquences du réchauffement climatique tout en rêvant de sauter d’un avion à l’autre ? Vous défendez de nobles idéaux mais votre vie ressemble plutôt à Sex and the City ? En clair, vous aimeriez sauver la planète sans changer vos habitudes ? Pour résoudre ces contradictions, j’ai expérimenté tous les possibles. J’ai adopté des vers mangeurs de déchets, passé mes soirées dans des Disco Soupes, chassé le gaspi électrique, participé à la vélorution… J’en ai évalué le rapport plaisir-efficacité-économies pour vous éviter les pièges du marketing vert. L’écologie appliquée au quotidien ne doit pas être une punition. Entre grandes joies et petits moments de solitude, ce récit se veut un guide pour une vie plus zen.
Lien vers le site de l’éditeur: Editions du moment.
Résilience et environnement. Penser les changements socio-écologiques, de Raphaël Mathevet et François Bousquet, Buchet-Chastel, avril 2014.
Présentation de l’éditeur:
Dans la tempête, le roseau s’adapte : il plie et ne rompt point ; le chêne résiste, mais, lorsqu’un seuil de perturbation est franchi, il se déracine.
Dans le domaine de l’environnement, penser la résilience, c’est réfléchir à la manière dont les systèmes socio-écologiques répondent aux perturbations, s’adaptent tout en conservant leurs fonctions fondamentales et leur structure, ou se transforment : comment une barrière de corail, une forêt ou un marais évoluent-ils d’un état à un autre ? De quelle façon peut-on réduire la vulnérabilité d’une ville face aux cyclones ? Comment explorer les futurs possibles de l’agriculture ou améliorer la gestion des ressources naturelles ? Comment accroître la résilience d’un territoire ?
À partir d’exemples concrets issus de pays très divers – Australie, Canada, États-Unis, France, Suède, Ukraine, Sénégal, Tanzanie, Thaïlande – cet ouvrage explore le concept de résilience socio-écologique, développé ces quatre dernières décennies. Au moment où notre planète connaît des bouleversements importants, il est urgent de mieux comprendre les évolutions de notre environnement et de vivre de façon plus résiliente.
L’âge des low-tech, de Philippe Bihouix, Seuil, avril 2014.
Présentation de l’éditeur:
Face aux signaux alarmants de la crise globale ? croissance en berne, tensions sur l’énergie et les matières premières, effondrement de la biodiversité, dégradation et destruction des sols, changement climatique et pollution généralisée ? on cherche à nous rassurer. Les technologies « vertes » seraient sur le point de sauver la planète et la croissance grâce à une quatrième révolution industrielle, celle des énergies renouvelables, des réseaux intelligents, de l’économie circulaire, des nano-bio-technologies et des imprimantes 3D.
Plus consommatrices de ressources rares, plus difficiles à recycler, trop complexes, ces nouvelles technologies tant vantées nous conduisent pourtant dans l’impasse. Ce livre démonte un à un les mirages des innovations high tech, et propose de prendre le contre-pied de la course en avant technologique en se tournant vers les low tech, les « basses technologies ». Il ne s’agit pas de revenir à la bougie, mais de conserver un niveau de confort et de civilisation agréables tout en évitant les chocs des pénuries à venir. S’il met à bas nos dernières illusions, c’est pour mieux explorer les voies possibles vers un système économique et industriel soutenable dans une planète finie.
Lien vers le site de l’éditeur: Seuil.
Des catastrophes… «naturelles»?, de Virginie Duvat et Alexandre Magnan, Le Pommier, mars 2014.
Présentation de l’éditeur:
Penser que les catastrophes naturelles sont la conséquence des colères de notre planète et que nous n’y pouvons rien est un leurre. Certes, tempêtes, tremblements de terre et autres tsunamis sont bien des événements naturels, mais les dégâts considérables que ces événements provoquent sont à mettre au crédit des sociétés humaines… Nous, humains, sommes des fabricants de catastrophes… pour le coup, plus si « naturelles » que ça…
Comment éviter les catastrophes de demain, dans un contexte de changement climatique dont les effets devraient aller dans le sens d’une multiplication de ces événements extrêmes ? L’enjeu est de taille et les choix à opérer engagent la société tout entière, et pas seulement les acteurs politiques…
Les migrations environnementales, de Christel Cournil et Benoît Mayer, Presses de Sciences-Po, mars 2014.
Présentation de l’éditeur:
L’homme s’est toujours adapté aux changements environnementaux en se déplaçant.
Sur une planète de 7 milliards d’habitants aux prises avec des événements climatiques sans précédent – réchauffement brutal, montée du niveau des mers, bouleversement des cycles météorologiques, multiplication des catastrophes –, le phénomène migratoire prend soudainement une ampleur alarmante.
On estime le nombre de « migrants climatiques » à250 millions d’individus d’ici à 2050. Comment cet enjeu est-il aujourd’hui abordé et débattu ? Quels sont les mécanismes de gouvernance internationale existants et ceux qui doivent être mis au point dans les prochaines années ? Quel rôle le droit international peut-il et doit-il jouer ?
Face à cet immense défi pour la communauté internationale, cet ouvrage propose une synthèse des savoirs et des débats actuels, avec un accent particulier sur les questions juridiques et de gouvernance.
Lien vers le site de l’éditeur: Presses de Sciences-Po.
Chroniques d’un élu écolo, de Mathieu Orphelin, Autoédition, juin 2014.
Présentation de l’auteur:
J’écris ce livre pour démontrer comment l’écologie peut être une réponse crédible et innovante pour refonder la société et relever les défis environnementaux, sociaux et économiques. C’est le cas sur l’éducation, qui nous donne une occasion unique d’agir sur tout ce qui fonde nos vies : la solidarité, la citoyenneté, l’ouverture sur le monde, la lutte pour l’égalité, l’accomplissement personnel, la réussite scolaire, la coopération, l’emploi durable, la sobriété énergétique, le développement durable, l’alimentation…
Dans le premier tome, je reviens sur les politiques publiques éducatives déployées au cours de mon mandat de Vice-président de région. Chacune est présentée sous forme d’un chapitre qui pourra ensuite, je l’espère, être utilisé comme fiche pratique. J’ai souhaité aussi montrer que l’écologie est un combat et qu’il faut donc se battre chaque jour pour faire avancer les projets, porter ses valeurs et contre les conservatismes en place. C’est l’objet du second tome. Je veux donner envie de croire à nouveau dans le débat démocratique et montrer que les hommes et les femmes politiques peuvent agir.
Changeons d’agriculture. Réaliser la transition, de Jacques Caplat, Actes Sud, mai 2014.
Présentation de l’éditeur:
Le “modèle” agricole qui s’est imposé depuis quelques décennies est de plus en plus critiqué en raison de ses conséquences néfastes sur l’environnement, l’emploi et la santé humaine et animale. Pourtant, sa remise en cause est souvent écartée au nom de l’urgence alimentaire : il serait “le seul capable de nourrir l’humanité”. Cette affirmation péremptoire interdit le débat et nous enferme dans une impasse dont il est urgent de sortir. L’objet de cet ouvrage est de lever certains malentendus et de détailler les alternatives qui nous permettront d’élaborer une autre agriculture, capable de réconcilier paysans, environnement et société.
Pour ce faire, l’auteur explique quels ont été les choix scientifiques, économiques et politiques qui ont présidé à l’élaboration du modèle “conventionnel”, et démontre que d’autres choix tout aussi performants sont possibles. Il décrit alors les étapes d’une transition en s’appuyant sur la réalité de milliers de paysans passés de l’agriculture conventionnelle à l’agriculture biologique. C’est donc bien d’actes concrets et réalisables qu’il est question ici, où paysans et citoyens sont mis à contribution, chacun ayant son rôle à jouer dans une transition réussie vers l’agriculture de demain.
Lien vers le site de l’éditeur: Acte Sud.
Ils l’ont fait et ça marche! Comment l’écologie change déjà la France, de Pascale d’Erm, Les Petits Matins, janvier 2014.
Présentation de l’éditeur:
La transition écologique n’est pas seulement souhaitable, elle est déjà en marche. Au-delà des discours politiques et des bonnes intentions, partout en France des citoyens comme des élus innovent pour rendre dès maintenant la vie plus verte et plus douce.
Efficacité énergétique, développement de l’économie sociale et solidaire, habitat participatif, réduction des déchets, pépinière d’éco-entreprises… Ces acteurs du changement mènent des expériences de proximité qui ne demandent qu’à s’étendre à une échelle plus vaste. La phrase clé pour résumer ces initiatives de terrain ? « Ils l’ont fait et ça marche ! »C’est un véritable laboratoire qui nous est ici donné à voir, fourmillant de pistes d’avenir pour une société nécessairement moins polluante mais aussi plus collaborative, inter- générationnelle, démocratique. En un mot : désirable.
Pour une planète équitable. L’urgence d’une justice globale, de Marie Duru-Bellat, Seuil, janvier 2014.
Présentation de l’éditeur:
Le contraste est spectaculaire entre l’indignation qui nous saisit devant certains faits divers et l’indifférence avec laquelle nous absorbons la statistique de ces cinq millions d’enfants morts de faim chaque année. Alors que les frontières nationales s’effacent, il devient de plus en plus incongru de les considérer comme des lignes de partage sur un plan éthique. Dès lors que les ressources de la planète sont limitées, on ne peut éluder la question de leur répartition. À l’heure de la globalisation et du changement climatique, la consommation des riches a un impact direct sur les conditions de vie des plus pauvres. La lutte contre les inégalités au niveau mondial est donc inséparable de la « justice environnementale ». Réciproquement, la question écologique se pose aujourd’hui en termes de justice globale. L’alternative est la suivante : se contenter du statu quo dans notre petit univers insoutenable, ou lutter résolument contre les inégalités globales pour préserver un monde vivable.
Lien vers le site de l’éditeur: Seuil.
Pour une philosophie politique écologiste, de Fabrice Flipo, Textuels, août 2014.
Présentation de l’éditeur:
Associer l’urgence écologiste au questionnement philosophique, loin des imbroglios électoralistes.
Jeune penseur de l’écologie politique et de la décroissance, Fabrice Flipo nous invite à une véritable révolution culturelle dans le rapport à la nature, renouvelant radicalement notre philosophie politique. La critique sociale s’en trouve redéfinie et la modernité techno-industrielle occidentale déconstruite.
Ce livre constitue une boussole utile au sein de la masse des écrits écologistes depuis les années 1970. Mais il se présente également comme un effort original de reconstruction philosophique autour d’un paradigme écologiste. Jean-Paul Sartre, André Gorz, Jean Baudrillard ou Ivan Illich y sont notamment sollicités.
Les défricheurs, d’Eric Dupin, La Découverte, septembre 2014.
Présentation de l’éditeur:
Bien plus de Français qu’on ne l’imagine vivent déjà selon une échelle des valeurs différente de celle qu’impose la société actuelle. Plus ou moins radicalement, ils se sont détachés du modèle productiviste et consumériste qui nous étouffe. Guidés par un idéal lesté de pragmatisme, ces défricheurs d’un monde nouveau expérimentent et innovent dans des domaines fort divers. Certains, souvent en rupture franche avec la société, vivent dans des yourtes ou dans des « habitats légers ». D’autres, à l’opposé, sont des « alterentrepreneurs » qui se fraient un chemin exigeant, socialement et écologiquement, dans l’économie de marché. Et le champ des expérimentations est vaste : agriculture paysanne et circuits de proximité, écovillages et habitats partagés, renouveau coopératif et solidarité inventive, éducation populaire et écoles alternatives.
C’est cette richesse et cette diversité que révèle ce livre, fruit d’une vaste enquête conduite pendant près de deux ans dans une dizaine de régions. L’auteur a recueilli de très nombreux témoignages et réflexions des acteurs de ce mouvement social invisible, souvent surprenants, toujours passionnants. L’ouvrage s’interroge enfin sur le sens de ce fourmillement d’initiatives. De très nombreux défricheurs rencontrés rejettent la politique, mais l’utopie concrète qu’ils vivent a bel et bien un sens politique. Pour autant, le changement social peut-il naître de l’essaimage d’alternatives locales ? Et, au-delà de la convergence vers des valeurs écologiques et sociales qui caractérise cette mouvance, comment définir la postmodernité à laquelle de plus en plus de gens aspirent ?