En « off » du Festival international de la BD d’Angoulême, le 24ème prix Tournesol de la BD revient cette année au dessinateur suisse d’origine italienne Tom Tirabosco, pour son dernier album ‘Femme sauvage’, paru chez Futuropolis.
Le Prix Tournesol
Tirant son nom de la fleur – symbole des écologistes du monde entier – et du célèbre personnage de BD, le prix Tournesol est décerné lors du Festival International de la BD d’Angoulême. Il récompense pour la 24ème année un album paru en langue française, mettant en lumière une ou plusieurs valeurs de l’écologie politique comme la défense de la nature, la justice sociale, la démocratie ou encore le municipalisme..
Le jury est présidé chaque année par une figure de l’écologie. Cette année, Eva Sas, porte-parole de EELV, s’est prêtée à ce jeu. Le jury comprenait également Benoît Monange, directeur de la Fondation d’Ecologie politique ; Laurent Lolmède, dessinateur ; le scénariste espagnol Antonio Altarriba, lauréat de l’an dernier ; Jonathan Lecarderonnel, animateur de l’association L214, et Françoise Coutant, vice-présidente de la région Nouvelle-Aquitaine (et tête de liste aux Municipales sur Angoulême). Après un scrutin serré avec ‘’Le Loup’’ de Jean-Marc Rochette et ‘’Humains, la Roya est un fleuve’’ de Baudoin et Troubs, les 240 pages noir-et-blanc de Tirabosco ont fait la différence.
Au-delà des talents de narration et d’illustration qui transparaissent dans ‘Femme sauvage’, le prix salue l’engagement de Tom Tirabosco, dont l’œuvre entière plaide pour un monde plus juste et plus apaisé, dans un style graphique d’une efficacité parfaite, et une narration d’une grande limpidité.
L’ouvrage
L’album conte, après un désastre planétaire, l’itinéraire d’une jeune femme qui, pour rejoindre les rebelles, se réfugie dans la forêt, y affronte dangers et solitude, avant de rencontrer une créature étrange, velue comme un animal et figure féminine forte et protectrice. A la fois fable écologiste, critique sociale anti-capitaliste, éveil à d’autres rapports affectifs hors patriarcat, et d’autres thèmes encore, ni militante ni hors-sol, cette BD puissante couronne une année de production graphique particulièrement marquée par l’écologie.
La vision souvent noire de l’ouvrage peut procurer un frisson de menace, entre effondrement de guerre civile et saccage généralisé de la planète, mais où la chaleur humaine et la solidarité laisse planer une chance d’en sortir, sans doute la dernière qui nous reste.