- Être écoféministes – Théories et pratiques, Jeanne Burgart Goutal, L’Échappée
- Le livre est-il écologique ? – Matières, artisans, fictions, Association écologie du livre, Wildproject
- Climat – Parlons vrai, Jean Jouzel et Baptiste Denis, Éditions François Bourin
- Ce que les plantes ont à nous dire, François Couplan, Les Liens qui Libèrent
- L’économie expliquée aux humains, Emmanuel Delannoy, Wildproject
- Rêver grand – Ces enfants qui s’engagent pour la planète, Elsa Grangier, Seuil
- Générations collapsonautes – Naviguer par temps d’effondrements, Yves Citton et Jacopo Rasmi, Seuil
- Une écosophie pour la vie – Introduction à l’écologie profonde, Arne Naess, Seuil
- Perdre la Terre – Une histoire de notre temps, Nathaniel Rich, Seuil
- Terres, pouvoirs et conflits – Une agro-histoire du monde (2e édition), Pierre Blanc, Presses de Sciences Po
- Biodiversité – Entre nature et culture, Alexandra Liarsou, Sang de la Terre
Être écoféministes – Théories et pratiques
Jeanne BURGART-GOUTAL
L’Échappée, 320 pages, 20€
Oppression des femmes et destruction de la nature seraient deux facettes indissociables d’un modèle de civilisation qu’il faudrait dépasser : telle est la perspective centrale de l’écoféminisme. Mais derrière ce terme se déploie une grande variété de pensées et de pratiques militantes.
Rompant avec une approche chic et apolitique aujourd’hui en vogue, ce livre restitue la richesse et la diversité des théories développées par cette mouvance née il y a plus de 40 ans : critique radicale du capitalisme et de la technoscience, redécouverte des sagesses et savoir-faire traditionnels, réappropriation par les femmes de leur corps, apprentissage d’un rapport intime au cosmos…
Dans ce road trip philosophique alternant reportage et analyse, l’auteure nous emmène sur les pas des écoféministes, depuis les Cévennes où certaines tentent l’aventure de la vie en autonomie, jusqu’au nord de l’Inde, chez la star du mouvement Vandana Shiva. Elle révèle aussi les ambiguïtés de ce courant, où se croisent Occidentaux en quête d’alternatives sociales et de transformations personnelles, ONG poursuivant leurs propres stratégies commerciales et politiques, et luttes concrètes de femmes et de communautés indigènes dans les pays du Sud.
Le livre est-il écologique ? – Matières, artisans, fictions
Association écologie du livre
Wildproject, 112 pages, 9€
Bien plus qu’un ebook, le livre peut être un support écologiquement vertueux.
Mais depuis vingt ans, l’objet livre et ses usages se sont industrialisés et mondialisés – concentration du monde de l’édition, délocalisation des impressions, essor du numérique…
Cet objet manufacturé séculaire se retrouve aujourd’hui pris en tenaille entre des logiques artisanales et industrielles.
Face aux exigences nouvelles des lecteurs, des questions inédites émergent. Sur quels piliers voulons-nous construire la chaîne du livre de demain ?
Entretiens, écofictions et manifestes : des libraires, des éditeurs, des auteurs et des forestiers invitent à imaginer le livre de l’après-pétrole.
Jean JOUZEL et Baptiste DENIS
Éditions François Bourin, 216 pages, 16€
Est-il trop tard pour sauver le climat ? Une justice climatique est-elle possible ? Que penser du ‘capitalisme vert’ ? La collapsologie est-elle aussi paralysante que le climatoscepticisme ?
Autant de questions, et bien d’autres, abrordées ici par Jean Jouezel, l’un des plus grand climatologues français, et Baptiste Denis, jeune citoyen engagé.
Entre mises au point scientifiques et réflexion sur nos responsabilités, le livre propose une analyse lucide de la situation dans un dialogue juste et sans langue de bois.
Ce que les plantes ont à nous dire
François COUPLAN
Les Liens qui Libèrent, 352 pages, 22€
« Sincèrement, que pensez-vous des plantes ? Vous les aimez ? Vous les détestez ? Vous les mangez ? Elles vous laissent indifférent ? Quoi qu’il en soit, elles sont là, partout autour de vous – et je pense qu’elles peuvent changer votre vie. Comment ? Laissez-moi tout d’abord vous emmener à leur rencontre. Et ouvrez grand vos oreilles… car les plantes parlent à ceux qui savent les entendre. Le monde végétal est fascinant : je l’explore depuis toute une vie sans cesser un instant de m’en émerveiller. Je vous propose ici de découvrir les extraordinaires secrets des plantes et la longue et tumultueuse relation que l’homme entretient avec elles. Une aventure commune qui façonne son histoire depuis la nuit des temps… »
François Couplan, ethnobotaniste de renom, nous invite à un fascinant voyage avec les plantes, à travers les lieux et les cultures. Depuis de nombreuses années il parcourt la planète, et explore les différentes manières d’entrer en relation et de vivre avec elles. Voici une odyssée précieuse qui nous entraîne de découverte en surprises dans le monde fascinant des végétaux.
L’économie expliquée aux humains
Emmanuel DELANNOY
Wildproject, 160 pages, 9€
« Homo sapiens, cher grand primate bipède doté de raison, c’est à vous que j’écris aujourd’hui. Je voudrais, avant d’aller plus loin et au risque de vous perturber, vous faire d’emblée cet aveu : je m’appelle Cerambyx cerdo, et je ne suis pas un être humain. »
Sur l’économie, l’intelligence collective, le biomimétisme, la fin du pétrole, les « services » rendus par la nature, l’écologie industrielle…
Un grand insecte venu de la nuit des temps renverse nos perspectives et nous initie à l’avenir.
Pour tous les lecteurs, de 10 à 100 ans
Rêver grand – Ces enfants qui s’engagent pour la planète
Elsa GRANGIER
Seuil, 192 pages, 17€
« Ensemble, nous avons rêvé grand ! Et nos rêves nous ont conduits bien au-delà de nos espérances : jusqu’au Parlement européen et aux Nations unies. Il nous aura fallu un an pour fédérer 310 jeunes de 10 pays d’Europe et écrire la première Déclaration européenne des droits de la planète et du vivant. »
Ils s’appellent Soujoud, Maélys, Thomas, Rémy, Osswa, Yasmin, Noémi, Elmezoir, Bilal, Sana, Kati, Houcine, Léon… Ils ont aujourd’hui 12 ans pour la plupart d’entre eux. Ils habitent le quartier de Beauregard à Poissy et veulent sauver la planète. En octobre 2018, ils se constituent en lobby en réaction à la démission de Nicolas Hulot. Ils travaillent, rencontrent des experts et des responsables politiques, font des propositions concrètes et… déplacent des montagnes. Tout cela hors du temps scolaire, avec le soutien indéfectible de leur ancienne enseignante de CM2, Anaïs Willocq, et d’Elsa Grangier, réalisatrice, qui raconte cette extraordinaire aventure éducative et citoyenne.
Ce récit est celui d’une jeunesse qui s’engage pour l’environnement. Une jeunesse qui se mobilise, dans la rue, dans les écoles, sur les réseaux sociaux. Une jeunesse qui déborde d’énergie et d’intelligence pour agir. Une jeunesse qui se lève, encouragée par des adultes décidés à mettre leurs compétences et leur temps à leur service. Une jeunesse qui nous réveille et nous redonne espoir !
Générations collapsonautes – Naviguer par temps d’effondrements
Yves CITTON et Jacopo RASMI
Seuil, 288 pages, 23€
Nous voyons les banquises fondre, les espèces disparaître, les inégalités s’exacerber : tout nous annonce que nos modes de vie sont condamnés à un « effondrement » qui vient. Nous savons la nécessité d’une mutation vertigineuse, à laquelle nous ne parvenons pas à croire.
Comment sortir de cette hantise – sans nier sa réalité ni subir sa fascination ? En multipliant les perspectives qui dévoilent une pluralité d’effondrements déjà en cours, plutôt qu’un unique écroulement à venir. En questionnant ce « nous » de la collapsologie à partir de temporalités alternatives, d’attentions altérées, de points de vues excentrés et excentriques.
Écrit à quatre mains, ce livre s’adresse à toutes les générations collapsonautes– jeunes et moins jeunes – qui ont mieux à faire que se laisser méduser par la menace des catastrophes à venir. Désespérées mais pas pessimistes, elles s’ingénient à accueillir et cultiver des formes de vie qui échappent par le haut au capitalisme extractiviste. Condamnées à naviguer sur les effondrements en cours, elles génèrent d’ores et déjà des arts inédits du soulèvement et du montage – dont ce bref essai encourage à hisser les voiles.
Une écosophie pour la vie – Introduction à l’écologie profonde
Arne NAESS
Seuil, 304 pages, 9€
Étonnamment méconnue en France, l’écosophie d’Arne Næss, philosophe majeur du XXe siècle, est ici présentée à travers dix textes accessibles et sensibles. On y apprend ce qu’est véritablement l’écologie profonde (deep ecology) par opposition à l’écologie superficielle : née d’une relation intime avec la montagne, cette pensée restitue à tous les êtres vivants et à la nature une valeur intrinsèque, indépendamment de leur utilité pour les êtres humains. Prolongeant la pensée de Spinoza, Næss montre que l’affection pour tout ce qui est vivant ou « écosophie » – et non le rapport objectivant, gestionnaire ou dominateur sur la nature – est au cœur du développement personnel, de la formation de l’identité sociale… et d’une société plus juste.
Perdre la Terre – Une histoire de notre temps
Nathaniel RICH
Seuil, 240 pages, 8.50€
1979. À peu près tout ce que nous comprenons à l’heure actuelle du réchauffement climatique était compris. Et même mieux compris, sans doute. Les principaux aspects du problème étaient tranchés, sans débat possible, et les spécialistes, loin de se disputer sur l’établissement des faits, travaillaient à en affiner les conséquences. Il y a trente ans, nous aurions pu sauver la Terre. Pourtant nous n’avons rien fait. Après des années d’enquête et plus de cent interviews réalisées avec le soutien de la Fondation Pulitzer, Nathaniel Rich retrace comment la planète a raté son rendez-vous avec le climat, comment malgré les efforts de plusieurs lanceurs d’alerte, d’intérêts parfois concordants, souvent contradictoires, y compris de l’industrie pétrolière, rien n’a été fait pour stopper le changement climatique. Implacable et passionnant, Perdre la Terre est un document pour l’histoire. Notre histoire.
Terres, pouvoirs et conflits – Une agro-histoire du monde (2e édition)
Pierre BLANC
Presses de Sciences Po, 396 pages, 20€
La terre prodigue ses ressources et confère la puissance à ceux qui se l’approprient. Les sociétés n’ont eu de cesse de se battre et de mourir pour elle : conquêtes, guerres civiles, autoritarismes, etc.
Des fascismes européens aux dictatures latino-américaines, de la révolution chinoise aux guérillas colombiennes, combien de séquences politiques ont eu pour arrière-plan une terre mal distribuée ? Des États-Unis de la guerre froide à la Chine et la Russie d’aujourd’hui en passant par les pays du Golfe, combien de pays ont exprimé leur volonté de domination et de sécurité par une emprise foncière ? Des Kurdes aux Tibétains, des Palestiniens aux Ouïgours, combien de peuples ont vu leurs terres se dérober et leur rêve de reconnaissance s’évanouir ? Pierre Blanc réexamine l’histoire contemporaine en plaçant la question foncière au coeur des logiques de pouvoir.
Biodiversité – Entre nature et culture
Alexandra LIARSOU
Sang de la Terre, 160 pages, 18€
Le discours sur la biodiversité révèle les contradictions du modèle de développement dit durable dans le cadre d’une économie ultralibérale. Après une partie critique vivifiante sur les discours, structures et politiques de gestion de la biodiversité, l’auteure développe deux exemples très significatifs : l’histoire du castor européen et celle de la carpe et de la tanche. Ces études de cas posent la question des définitions d’espèce autochtone et allochtone, sauvage et domestique, utile et nuisible, et de la place de l’être humain par rapport au reste du monde vivant.
Cet ouvrage de synthèse, à travers deux cas particuliers, questionne la protection de la biodiversité et les conséquences des décisions politiques liées à la nature. Une étude fondamentale et d’une actualité toujours aussi criante.