Trois intervenants étaient invités pour présenter leurs différents points de vue sur la question :
Viviane GRAVEY
Chercheuse enseignante à l’Université de Belfast. Elle a soutenu une thèse en 2016 sur les tentatives de démantèlement des politiques environnementales européennes. Elle travaille actuellement sur le Brexit et ses impacts sur les politiques agricoles et environnementales en UE et au Royaume Uni. Elle co-dirige deux blogs spécialisés sur le sujet:
http://environmentaleurope.ideasoneurope.eu/
http://environmenteuref.blogspot.fr/
Pascal DURAND
Pascal Durand est député européen depuis 2014.
Avocat de formation, après avoir exercé pendant 25 ans au barreau de Paris, il se lance dans l’aventure écologiste au côté de Nicolas Hulot lors du lancement du pacte écologique en 2006. En 2008, il fait partie des fondateurs d’Europe-Ecologie et prend la direction de la campagne des européennes où les Écologistes atteignent le score historique de 16,28%. Porte-parole d’Europe Ecologie-Les Verts puis secrétaire national en 2012-2013, il revient vers l’Europe lors de sa désignation comme tête de liste pour les élections européennes en 2014.
Élu porte-parole d’Europe Ecologie-Les Verts au congrès de la Rochelle en 2011, puis secrétaire national en 2012-2013, Pascal Durand revient finalement vers l’Europe lors de sa désignation comme tête de liste pour les élections européennes et l’euro-région Ile-de-France et hors de France.
Au Parlement Européen il est membre de la Commission Marché Intérieur et Protection des Consommateurs, de la Commission Affaires Constitutionnelles et suppléant de la Commission Affaires Juridiques.
Pascal Durand est également membre du Conseil d’administration de la Maison de l’Europe de Paris.
Vous pouvez suivre sont actualité sur: http://www.pascal-durand.eu
Faustine BAS-DEFOSSEZ
Faustine Bas-Defossez est spécialiste des questions agricoles au sein du European Environmental Bureau. Le EEB est le plus grand réseau d’organisations environnementales au niveau européen. Fort de ses 143 organisations membres réparties dans 31 pays, il est une force majeure pour promouvoir la protection et l’amélioration de l’environnement en Europe.
Titulaire d’un master de droit européen de l’Université de Lille et d’un master de politique européenne de l’Institut d’Etudes Politiques de Strasbourg, elle a précédemment travaillé pour la Commission européenne au sein de la Direction générale de l’agriculture et du développement rural
La conférence a été modérée par Benoît Monange, Directeur de la Fondation de l’Écologie Politique.
Depuis l’activation de la procédure du Brexit du 29 mars 2017, l’Union Européenne fait face à une période de grande incertitude au regard de la prise en compte des enjeux environnementaux. Tant à l’échelle britannique, européenne, que globale, le Brexit aura sans aucun doute un impact non négligeable sur la prise en charge des problèmes environnementaux, qui eux, ne connaissent pas de frontière – ceci étant d’autant plus évident pour les espaces maritimes.
Depuis les années 1970, l’Union Européenne a favorisé l’adoption de nombreuses normes pro-environnementales, que ce soit sur la qualité de l’air, sur le droit à l’information pour les citoyens, ou encore sur la possibilité de poursuivre en justice un État ne respectant pas les normes établies, grâce à la reconnaissance du pouvoir judiciaire de la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE).
Comme personne ne croyait initialement à la victoire du Brexit, aucune mesure de sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne n’a été prévue. De nouveaux accords entre les deux entités doivent être trouvés, notamment pour intégrer dans la loi nationale les dispositions en matière de protection de l’environnement adoptée au sein de l’Union Européenne.
L’Union Européenne, au fil des années, a favorisé de nombreux échanges entre ses pays membres, dans le domaine de la recherche, de l’entreprenariat ou encore dans le monde associatif. Les liens tissés en réseaux divers et solides sont mis à mal par le Brexit qui fragilise ainsi la coopération, et ce, notamment pour la protection de l’environnement. Il faut aussi remarquer que les ONG environnementales britanniques ont largement contribué au financement du budget européen pour la protection de la nature, ce qui sera une perte significative pour l’Union Européenne, et pour les projets écologiques européens.
Bien que le Royaume-Uni soit connu pour sa réticence envers l’adoption de nombreuses mesures pro-environnementales, cela s’est avéré être faux au niveau de la Politique Agricole Commune (PAC) : le Royaume-Uni s’est généralement positionné en faveur de l’intégration de mesures agrécologiques et protectrices de la terre, et du soutien de pratiques agricoles compatibles avec l’environnement. Sans un contre poids tel quel le Royaume-Uni, la logique productiviste de la PAC risque de ne plus avoir de réel obstacle.
Le Brexit est donc indiscutablement une source d’instabilités importantes pour la protection de l’environnement, mais tout dépendra de la mise en oeuvre de la sortie du Royaume-Uni.