Ecolo. La démocratie comme projet. De Benoît Lechat
Longtemps présenté et perçu comme un parti pas comme les autres, Ecolo a réussi en 30 ans à se faire sa place parmi les quatre « grands » partis dans le paysage politique belge francophone.
Longtemps présenté et perçu comme un parti pas comme les autres, Ecolo a réussi en 30 ans à se faire sa place parmi les quatre « grands » partis dans le paysage politique belge francophone.
Crise économique et crise démocratique partagent en partie les mêmes causes : la déstabilisation de la signification de l’idéal démocratique, l’impuissance des modes de régulation actuels à prendre en charge la décision collective et une crise des programmes politiques. L’analyse de ces causes conduit toutefois à penser que, tant au niveau de l’Union européenne que de ses Etats membres, le sentiment de crise démocratique précède sous de nombreux aspects l’éclatement de la crise économique et financière.
Les résultats des élections européennes de 2014 en France (un taux de participation de 42,43%, le parti d’extrême droite en tête avec près de 25% des voix, moins de 14% des voix pour le parti socialiste au gouvernement) a produit tout à la fois un effet de sidération (et un flot de commentaires) mais aussi une indifférence résignée à l’égard de résultats attendus, annoncés, prévisibles. Cette grosse fatigue à l’égard de la politique instituée semble s’ajouter aux comportements de défiance ou protestataires qui progressent depuis le début des années 1990. Le meilleur signe en est probablement l’échec de la mobilisation de rue contre cet ordre d’arrivée, à l’inverse de ce qui s’était passé en 2002, lorsque Jean-Marie Le Pen a été qualifié pour le second tour de l’élection présidentielle.
Dans le contexte politique actuel, le leitmotiv des écologistes doit être de ramener les capacités d’imagination, d’invention et d’expérimentation au premier plan de l’action et de la réflexion politiques. L’innovation est incontournable pour affronter les enjeux de notre temps : la régulation de la mondialisation, le combat contre le réchauffement climatique, la mise au pas de la finance, la lutte contre les inégalités, la refondation de notre protection sociale, la poursuite de l’intégration européenne, la lutte contre les populismes et, bien entendu, transversalement à l’ensemble de ces défis, la revitalisation de notre démocratie. Mais nous ne parlons pas d’abord de l’innovation technologique. L’ambition politique des écologistes réside davantage dans l’innovation sociale et son appropriation.
‘The Green Democratic Reboot’ – Nouveau numéro du Green European Journal
La « radicalité démocratique » comme élément constitutif du projet écologiste. Cette spécificité, mise en exergue dans le livre de Benoît Lechat «Ecolo. La démocratie comme projet.», ne prémunit évidemment pas les partis écologistes de développements ou logiques contraires à cette “exigence démocratique”. Elle constitue néanmoins une composante progressiste de leur patrimoine qui peut sans cesse être réactivée et qui engage la responsabilité des individus.
‘The Green Democratic Reboot’ – présentation du nouveau Green European Journal
Du 8 au 11 mai dernier, j’ai eu la chance d’être invité à représenter la Fondation de l’Écologie Politique lors de la dernière édition du forum d’échange entre jeunes européens organisé par la Heinrich Böll Greece et la GEF à Thessalonique (Grèce). À cette occasion, l’ « European youth dialogue » a réuni plus d’une centaine de jeunes activistes provenant de l’ensemble du continent, encore étudiants ou déjà actifs, mais tous militants d’un monde plus solidaire, d’une Europe fédérale et d’un modèle de développement à la fois harmonieux et écologique !
Les élections en Suède ont laissé stupéfaits tant la classe politique que les commentateurs de la presse : les grands vainqueurs sont opposés sur la plupart des sujets. D’un côté, le parti écologiste (Miljöpartiet) qui gagne 4,4 points* avec 15,5 % des voix et un nouveau parti, féministe, qui gagne 3,1 points avec un score de 5,3 % des voix et du côté opposé, les nationalistes d’extrême-droite, le parti des « Démocrates suédois », qui avec 9,7 % des voix gagne 6,5 points.
Les partis politiques sont-ils encore capables d’intégrer le long terme dans leurs réflexions stratégiques ? Cette question cruciale pour les écologistes se pose avec une acuité particulière en France…