[Parution] Revue Ecologie & Politique n°57: Retour sur Terre. Pour une éthique de l’appartenance
Dossier coordonné par Jacques Luzi et Mathias Lefèvre
Dossier coordonné par Jacques Luzi et Mathias Lefèvre
La FEP est partenaire de la revue Écologie & Politique
Partout dans le monde, une gigantesque main-d’œuvre est employée sans que soient évaluées les richesses matérielles et immatérielles qu’elle produit, ni que soit compris et reconnu le travail qu’elle effectue. Cette main-d’œuvre est constituée des millions d’animaux impliqués dans le travail et dans la vie humaine (animaux de ferme, d’assistance, de compagnie, de spectacle, d’expérimentation, etc.). Le travail des animaux est un fait social impensé. Comment, dans ce contexte, reconsidérer les rapports des animaux au travail en dehors des cadres convenus de la domination et de l’exploitation? Peut-on valider l’hypothèse d’un travailler animal? Qu’est-ce que la prise en compte de ce travailler animal peut changer au travail humain? Le travail est-il une proposition morale, politique, juridique ad hoc pour repenser les relations entre humains et animaux?
Est-il encore besoin d’insister sur la catastrophe en cours, quand tous les faits convergent et que nombre d’auteurs en viennent même à douter de la viabilité de l’humanité ? Au sein de cette dynamique mortifère qui nous emporte, n’est-il pas légitime de s’interroger sur l’une des institutions primordiales de nos sociétés: l’État ?
Depuis une trentaine d’années, nous assistons à une floraison d’instruments économiques et de tentatives de construction de marchés spécifiques à l’environnement. En partant d’une analyse de longue durée qui montre que la volonté de mettre en économie l’environnement précède largement le tournant néolibéral des années 1980, c’est la pluralité des formes de cette mise en économie qui est donnée à voir. Dans bien des cas, les instruments et les politiques promus sont destinés à modeler les significations et les représentations pour faire du marché le seul horizon politique possible. Comment, dans ce contexte, construire une politique critique qui ne prenne pas pour acquis ce projet idéologique ?