Le vendredi 11 juillet 2014 à 9h30, Vanessa Jérome, membre du Conseil scientifique de la Fondation de l’Ecologie Politique soutiendra sa thèse intitulée:
Militants de l’autrement.
Sociologie politique de l’engagement et des carrières militantes
chez Les Verts et Europe Écologie-Les Verts (EELV)
La soutenance se déroulera le vendredi 11 juillet à 9h30, au Centre Panthéon, Salle 1, Galerie Soufflot, escalier M, 1er étage, 12, place du Panthéon.
Le jury sera composé de :
Julien FRETEL (rapporteur), Professeur de Science politique à l’Université de Picardie Jules Verne.
Frédéric LEBARON, Professeur de Sociologie à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines.
Frédérique MATONTI (directrice), Professeure de Science politique à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne.
Sylvie OLLITRAULT (rapporteure), Chargée de recherche au CRAPE, IEP/Université de Rennes I.
Johanna SIMÉANT, Professeure de Science politique à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne.
Résumés :
Mêlant approche biographique et enquête ethnographique, et combinant les concepts d’habitus, d’institution et de carrière, nous avons analysé l’ensemble des logiques sociales, biographiques et partisanes qui structurent l’engagement et les carrières des militants verts. Retraçant leurs trajectoires socialesdepuis la création du parti en 1984, nous avons découvert la présence prépondérante d’(ex)-catholiques et de plusieurs générations distinctes de soixante-huitards. En ascension sociale et souvent politisés très tôt, ils partagent les dispositions à l’ascèse et à l’empathie avec les minorités actives qui leur permettent de résister à la dureté du processus d’idéologisation et de socialisation partisane. Forts de la restructuration de leur habitus sur le mode « minoritaire », les militants s’envisagent comme une avant-garde politique et sociale, et entendent se distinguer dansl’espace des (prises de) positions politiques en incarnant un idéal de « politique autrement ». Ils forment un collectif toujours renouvelé — mais numériquement constant — de militants intéressés à l’élaboration d’une offre politique autonome et à la compétition électorale. Acquérant ou reconvertissant quelques capitaux, ils entrent en politique, en faisant le plus souvent valoir quelque expertise sectorielle, et élaborent et mettent en œuvre les politiques publiques dont ils ont la charge. Mais rapidement cantonnés dans des « niches » politiques et institutionnelles malgré un apprentissage réussi du métier politique et une capacité à jouer stratégiquement de leurs différents rôles, ils ne parviennent généralement qu’à se maintenir dans le statut coûteux de (semi)professionnels de la politique.