En juin 2020, des listes dirigées par des membres d’Europe Ecologie – Les Verts obtenaient une victoire dans 9 grandes villes de France (Annecy, Besançon, Bordeaux, Colombes, Lyon et le Grand Lyon, Poitiers, Strasbourg et Tours) et conservaient la seule ville qu’ils dirigeaient jusqu’ici, Grenoble. Cette note vise à analyser l’action menée par ces municipalités pendant les trois premières années du mandat.
Pour comprendre cet exercice du pouvoir inédit pour des écologistes, nous utilisons le cadre conceptuel et méthodologique des recherches sur le respect des promesses électorales. La note commence par la présentation des concepts et méthodes utilisées. Celles-ci croisent codage exhaustif des programmes, suivi de la réalisation d’une sélection de promesses dans cinq secteurs de politiques publiques, et entretiens avec les équipes municipales. Cela permet de tirer de premières leçons sur l’expérience municipale écologiste. Dans la rédaction de leur programme, les mairies vertes ont été ambitieuses sur les enjeux qui leur sont chers et assez peu prudentes, notamment quand on met en perspective leurs programmes aux standards de la compétition politique nationale. Pour autant, dans les secteurs étudiés en détail, la réalisation des promesses est déjà bien engagée, avec des différences limitées entre les secteurs.
Notre enquête permet aussi de dégager quelques grands traits de la pratique écologiste du pouvoir : une volonté prononcée de décider collectivement, parfois rattrapée par l’inertie institutionnelle et les réalités matérielles de l’exercice du pouvoir municipal ; un professionnalisme dans l’accomplissement de leur fonction qui joue parfois au détriment de la construction d’un grand récit ; la volonté de déjouer les cadres classiques de l’action municipale dans la mise en œuvre de leur programme qui se heurte aux limites institutionnelles du pouvoir communal.
Un travail collectif
Les auteurs remercent chaleureusement les personnes impliquées dans ce projet : Antoine Ackermann, Anna Chevalier, Mathieu Dherbassy, Johanna Hernadez, Elsa Magré, Lola Malvoisin, Clémence Meyvaert, Lucie Pellissier, Laura Riou, Grégoire Ruivard, Orane Vatinel et Florent Vince pour le Master Transitions écologiques de Sciences Po Grenoble-UGA ; Louizanne Jeaffreson Villegle, Julien Salama, Fanny Schoen et Mathilde Szuba pour le Master Politique, Écologie et Soutenabilité de Sciences Po Lille ; Céleste Lacombe et Kévin Puisieux pour la Fondation de l’Écologie Politique ; Jules Hébert et Simon Racé pour la Heinrich Böll Stiftung.