La version originale de ce texte, en anglais, est à retrouver ici
Marqués par des années d’échec et l’empreinte durable d’un gouvernement de droite, la Gauche verte et le Parti travailliste approfondissent leur coopération dans la perspective des élections provinciales de mars. Partageant une vision commune fondée sur la justice sociale et environnementale, cette alliance est-elle en mesure d’apporter un changement progressiste aux Pays-Bas ?
Il y a deux ans, la gauche néerlandaise était au plus bas : après quatre ans d’un gouvernement de centre-droit, les partis traditionnels qui la composent – Gauche verte (GroenLinks), Parti travailliste (Partij van de Arbeid) et Parti socialiste (Socialistische Partij) – ont obtenu aux élections de 2021 un résultat encore pire que celui, déjà catastrophique, de 2017. La défaite s’est avérée particulièrement cinglante au regard du faible bilan en matière environnementale du gouvernement sortant, dirigé par le parti libéral VDD (Volkspartij voor Vrijheid en Democratie), favorable à l’économie de marché. Et ce d’autant plus qu’il avait été contraint de démissionner après des années d’injustice envers les secteurs les plus démunis de la société.
Deux ans plus tard, la gauche a retrouvé un peu d’assurance et aspire à un horizon électoral plus prometteur grâce à une coopération renforcée entre la Gauche verte et le Parti travailliste, d’orientation sociale-démocrate. Pourquoi cette coopération est-elle aujourd’hui possible ? Quelles sont leurs caractéristiques par rapport à d’autres alliances progressistes nouées dans d’autres pays ? Quelles sont les perspectives à plus long terme ?
L’alliance progressiste aux Pays-Bas
La question de la coopération progressiste aux Pays-Bas remonte aux années 1960, lorsque […]