L’engagement de Barack Obama au sujet du réchauffement climatique, en particulier au cours de son second mandat, est réel, et démontré par les mesures qu’il a prises autant que par les engagements proposés par les Etats-Unis dans la perspective de la COP21. Celles-ci marquent un tournant par rapport à l’attitude du pays au cours des dernières années, notamment si l’on pense au refus américain de ratifier le protocole de Kyoto en 1997.
Cependant, cet engagement est critiquable et fragile. Critiquable, car la lutte contre le réchauffement climatique est associée au désir de relancer la croissance américaine, et donc à l’indépendance énergétique, qui repose largement sur l’exploitation des gaz et pétrole de schiste et en partie sur des décisions controversées de forage, notamment dans l’Arctique. Fragile, car la question divise plus que jamais le paysage politique américain ; les mesures prises par Barack Obama l’ont été sans l’aval du Congrès, ce qui signifie que nombre d’entre elles peuvent être remises en question par le prochain président ; la plupart des candidats à la primaire républicaine se sont d’ailleurs prononcés contre cette politique environnementale.
Par ailleurs, vu de l’étranger (et peut-être singulièrement de France), on a tendance à ne considérer que le pouvoir exécutif et l’Etat fédéral comme dignes d’attention. Or si les engagements au niveau fédéral sont importants et on souvent valeur d’exemple, il ne faut pas oublier les évolutions de l’opinion publique ni les initiatives prises par les villes ou les Etats en matière écologique. Et s’il faut relativiser le poids des engagements qui seront pris à Paris et la volonté politique américaine en la matière, on ne peut nier que, sur la question climatique et environnementale, le pays a évolué au cours des dix dernières années.
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