Issu d’un colloque organisé par Philippe Descola et Catherine Larrère au Collège de France, à l’initiative de la Fondation de l’Écologie Politique, cet ouvrage réunit les contributions de chercheuses et de chercheurs d’horizons multiples sur un sujet qui par définition traverse toutes les disciplines. Sans négliger les controverses entre géologues, il prend le parti de la pluralité des récits anthropocéniques, en privilégiant le point de vue des peuples sur un changement qu’ils subissent et que l’on nomme à leur place, et en tenant compte de la dimension sociale, genrée et inégalitaire de la question climatique.
Ouvrant la réflexion à d’autres manières d’habiter la terre, aussi improbables paraissent-elles, il montre que l’avenir n’est pas que le prolongement linéaire du présent.
Visionner l’intervention de Philippe Descola au colloque Comment penser l’Anthropocène?
Cette intervention est la base du texte rédigé par le Professeur Descola pour le chapitre 1 de l’ouvrage.
Retrouvez les autres vidéos du colloque ici: http://www.fondationecolo.org/l-anthropocene/video
SOMMAIRE DE L’OUVRAGE
Introduction
Rémi Beau, Catherine Larrère
Chapitre 1 – Humain, trop humain ?
Philippe Descola
Un seul critique
Le système naturaliste
Des réponses globales
L’adaptation
L’appropriation
La représentation
PREMIÈRE PARTIE – RÉCITS ET CONTRE-RÉCITS
Chapitre 2 – Vers une philosophie de l’histoire de l’Anthropocène
Clive Hamilton
Chapitre 3 – L’Anthropocène change-t-il la pensée politique ?
Yves Cochet
L’ignorance politicienne, l’éveil activiste
Les difficultés des chercheurs
Chapitre 4 – Anthropocène, questions d’interprétation
Dominique Bourg
Caractérisation de l’Anthropocène
Quelles interprétations possibles ?
Chapitre 5 – L’an 1610 de notre ère
Une date géologiquement et historiquement cohérente pour le début de l’Anthropocène
Simon L. Lewis, Mark A. Maslin
L’humanité : une superpuissance géologique
Définition du temps géologique
Clous d’or potentiels
1610 après Jésus-Christ
1964 après Jésus-Christ
1610 ou 1964 ?
Pourquoi est-ce important ?
Chapitre 6 – La magie mondialisée du Technocène
Capital, échanges inégaux et moralité
Alf Hornborg
Anthropocène ou Capitalocène ?
La révolution industrielle et l’économie du temps et de l’espace
Économie et moralité
L’argent : le fondement de la technologie
Conclusion
Chapitre 7 – « Tremblez, tremblez, les sorcières sont de retour ! »
Écrivaines, philosophes, activistes et sorcières écoféministes face au dérèglement climatique
Émilie Hache
Récit écoféministe de l’Anthropocène : guerre contre les femmes et destruction du monde
Rêver l’obscur
Chapitre 8 – Entre réconciliation avec la nature et « civilisation écologique »
Comment penser l’Anthropocène en Chine ?
Hiav-Yen Dam et Sébastien Scotto di Vettimo
L’Anthropocène : un « Sinocène » ?
La question de la nature en Chine : réconciliation ou harmonie ?
L’Anthropocène à l’épreuve du terrain : Hainan, une île laboratoire pour la Chine
Conclusion : comment penser l’Anthropocène en Chine ?
Chapitre 9 – Le conflit des existences à l’épreuve du climat, ou l’Anthropocène revu par ceux que l’on préfère mettre à la rue ou au musée
Barbara Glowczewski et Christophe Laurens
Chapitre 10 – Sur les ressources de la science-fiction pour apprendre à habiter l’Anthropocène et construire une éthique du futur
Yannick Rumpala
Sur la science-fiction, son imaginaire écologique et son potentiel comme catalyseur de réflexion
Sur l’aide de la science-fiction à la représentation d’enjeux éthiques et à la construction d’une éthique du futur
En guise de conclusion provisoire pour un chantier en devenir
Chapitre 11 – Voir le refuge
Culture visuelle de l’Anthropocène entre catastrophe et construction des niches
Tommaso Guariento
Les fractures de la Modernité
Voir l’Anthropocène : quatre esthétiques
DEUXIÈME PARTIE – HABITER LA TERRE À L’ÂGE DE L’ANTHROPOCÈNE
Chapitre 12 – Porter attention aux espaces de vie anthropocènes
Vers une théorie du spatial care
Michel Lussault
Toujours fragile
De l’intérêt du care
Un care à deux faces
Cinq principes
Chapitre 13 – Les changements climatiques et les enjeux de la santé
Vers une santé écologique ?
Marie-Hélène Parizeau
Les changements climatiques et leurs impacts sur la santé humaine : quels sont les faits ?
La crise de la définition de la santé de l’OMS
La santé améliorative et le trans/post-humanisme
Vers une santé écologique
Chapitre 14 – Changement climatique et crise des relations de réciprocité dans les Andes péruviennes
Les Q’eros et l’Anthropocène
Geremia Cometti
L’anthropologie entre dans le débat sur l’Anthropocène
Le changement climatique dans les Andes péruviennes
Les Q’eros face au changement climatique
L’Anthropocène à l’épreuve du terrain
Table des matières
Chapitre 15 – Le devenir du sauvage à l’Anthropocène
Baptiste Morizot
Le sauvage parmi nous
Le sauvage par soi-même
Parmi nous par lui-même
Diplomatie entre cohabitants
Diplomatie de la réconciliation
Chapitre 16 – Les aires protégées dans l’Anthropocène
Quelques pistes pour penser l’adaptation aux changements climatiques
Virginie Maris
Les réponses de la biodiversité aux changements climatiques
Prédire l’effet des changements climatiques sur la biodiversité des aires protégées
De la prévision à l’action, quelles stratégies d’adaptation dans les aires protégées ?
Comment les changements climatiques reconfigurent-ils la justification des aires protégées ?
Sauver cette part du monde que nous n’avons pas intentionnellement créée
Conclusion
Chapitre 17 – La confrontation d’un citoyen zéro carbone déterritorialisé au sein d’une nature carbonée locale-mondiale
Astrid Ulloa
Dynamique du Capitalocène : scénarios d’appropriation, d’expulsion et de dépossession
Politiques mondiales en matière de changement climatique
Politiques environnementales, culturelles et territoriales des peuples autochtones
Justice environnementale relationnelle autochtone
Conclusion : une proposition de justice environnementale relationnelle autochtone
Chapitre 18 – L’Anthropocène en friction
Non-rencontres entre géologie et histoire
Germán Palacio, Elizabeth Hennessy, Alberto Vargas
Sciences naturelles et sciences sociales : deux histoires bien différentes du « mondial »
La friction du passage du local au mondial : la vie sous les néotropiques
Anthropocène : quand la géologie rencontre l’histoire
Conclusion
Chapitre 19 – Catastrophes non naturelles et Anthropocène
Leçons apprises à partir des perspectives
Virginia García-Acosta
Construction sociale des risques
Construction sociale de la prévention
Conclusion
TROISIÈME PARTIE – SCIENCES, HISTOIRE, ÉPISTÉMOLOGIE
Chapitre 20 – La fin de l’ichtyosaure
Perspectives sur les archives de l’Anthropocène
Pierre de Jouvancourt
Historiens en géologues
L’Anthropocène entre roche et temps
Ceux qui ont commencé et ce qui a commencé
Chapitre 21 – L’Anthropocène est-il un concept d’histoire de la Terre ?
Le nom qui ne dit pas son épistémologie
Sébastien Dutreuil
De l’effervescence institutionnelle des années 1980 au développement des sciences du système Terre
Deux sciences du système Terre ?
L’épistémologie et l’ontologie de la science du système Terre de l’Anthropocène : états de stabilité et prédiction au sein d’une théorie de la terre
Conclusion
Chapitre 22 – Penser carbone
Bernadette Bensaude Vincent, Sacha Loeve
Janus archaïque
Le temps de l’Anthropocène
Les temps du carbone
Chapitre 23 – La quantification de l’Anthropocène
Une stratégie sans stratège
Vincent Devictor
Le statut ontologique de l’Anthropocène quantifié
La dimension politique de l’Anthropocène quantifié
L’instauration d’un ordre panoptique
Conclusion
QUATRIÈME PARTIE – POLITIQUE, DROIT ET MORALE
Chapitre 24 – Violence matérielle et droit
Bronwyn Lay
Émergence d’un droit pacifique
Lex mercatoria
Jus cogens et loi sur l’écocide
Conclusion
Chapitre 25 – Dépasser la nature par le droit ?
Les limites du paradigme migratoire
Isabelle Delpla
Hypothèse d’une application totale du droit international
Détermination pénale de toutes les responsabilités
L’hypothèse d’un pays n’existant que par le droit international
Chapitre 26 – Respecter la nature
Dale Jamieson
L’Anthropocène : une catégorie morale
Le pouvoir technique des hommes
Quand tout semble possible, plus rien n’a d’importance
Une éthique de l’Anthropocène
Respecter la nature
Trois raisons de respecter la nature
Conclusion
Chapitre 27 – L’ambition démocratique à l’âge de l’Anthropocène
Pierre Charbonnier
Une rupture historique
D’une révolution à l’autre
Protéger la nature et la société
Chapitre 28 – Quels apports de la notion d’Anthropocène
à la justice climatique ?
Lydie Laigle
Changement climatique et justice : une association qui ne va pas de soi
Une justice climatique fondée sur des inégalités de responsabilités
et d’impacts : analyses critiques
Qu’apporte la notion d’Anthropocène à la justice climatique ?
Les apports des approches de la justice environnementale
aux conceptions de la justice climatique
La face oubliée de la justice climatique : démocratie et rapport nature-société
Conclusion
Chapitre 29 – Anthropocène : le nouveau grand récit ?
Catherine Larrère
Une ère, deux récits
Sortir de la modernité et de ses partages
Quelle responsabilité dans un monde incertain ?
Conclusion
Chapitre 30 – Le climat et l’Anthropocène
Cadrage, agentivité et politique climatique mondiale après Paris
Stefan C. Aykut
Le cadrage du changement climatique : un problème environnemental mondial
Un « schisme de réalité » et des pistes possibles
Déceler le « schisme » dans les traités et les textes de négociation
Le changement climatique dans l’Anthropocène
Conclusion
Catherine Larrère, Rémi Beau
LES CONTRIBUTRICES & CONTRIBUTEURES
Stefan C. AYKUT est professeur junior de sociologie à l’Université de Hambourg et chercheur associé au Laboratoire interdisciplinaire sciences innovations sociétés (LISIS), Université Paris-Est Marne-la-Vallée.
Rémi BEAU est chercheur associé en philosophie à l’Université Paris 1 Panthéon- Sorbonne, Institut des sciences juridique et philosophique de la Sorbonne.
Bernadette BENSAUDE-VINCENT est professeure émérite de philosophie et d’histoire des sciences à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Dominique BOURG est professeur de philosophie à l’Université de Lausanne, Faculté des géosciences et de l’environnement, Institut de géographie et durabilité.
Pierre CHARBONNIER est chargé de recherche en philosophie au CNRS au Laboratoire interdisciplinaire d’études sur les réflexivités (LIER), EHESS.
Yves COCHET est docteur en mathématiques, a été député européen et ministre de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement dans le gouvernement de Lionel Jospin. Il est président de l’institut Momentum.
Geremia COMETTI est maître de conférences à l’Institut d’ethnologie de l’Université de Strasbourg.
Hiav-Yen DAM est doctorante en anthropologie sociale et ethnologie à l’EHESS, sous la direction de Philippe Descola, au sein du Laboratoire d’anthropologie sociale, EHESS, CNRS, Paris.
Isabelle DELPLA est professeure de philosophie à l’Université Jean-Moulin, Lyon 3.
Philippe DESCOLA est professeur au Collège de France dans la chaire d’anthropologie de la nature.
Vincent DEVICTOR est chargé de recherche en écologie au CNRS, Institut des sciences de l’évolution de Montpellier (ISEM).
Sébastien DUTREUIL est chargé de recherche au CNRS au Centre d’épistémiologie et ergologie comparatives (CEPERC).
Virginia GARCÍA-ACOSTA est chercheuse en anthropologie au Center for Research and Advanced Studies in Social Anthropology (CIESAS) à Mexico.
Barbara GLOWCZEWSKI est directrice de recherche au Laboratoire d’anthropologie sociale, CNRS/EHESS/Collège de France.
Tommaso GUARIENTO est docteur en études culturelles de l’Université de Palerme.
Émilie HACHE est maîtresse de conférences en philosophie à l’Université Paris-Nanterre.
Clive HAMILTON est professeur d’éthique publique à la Charles Sturt University de Canberra.
Elizabeth HENNESSY est professeure assistante d’histoire et d’études environnemen- tales à l’Université de Wisconsin-Madison.
Alf HORNBORG est professeur d’écologie humaine à l’université de Lund.
Dale JAMIESON est professeur de philosophie et d’études environnementales à l’Uni- versité de New York.
Pierre DE JOUVANCOURT est doctorant en philosophie à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne/Cetcopra.
Lydie LAIGLE est directrice de recherche au Centre scientifique et technique du bâti- ment (SCTB) à l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée.
Catherine LARRÈRE est professeur émérite de philosophie à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Christophe LAURENS est enseignant et cofondateur du master alternatives urbaines de Vitry/Seine. Architecte, paysagiste, il est également membre de l’institut Momentum.
Bronwyn LAY est avocate et écrivain, Genève.
Simon L. LEWIS est professeur de géographie à l’University College London et à l’Université de Leeds.
Sacha LOEVE est maître de conférences en philosophie à l’Université Jean-Moulin, Lyon 3. Michel LUSSAULT est professeur de géographie à l’ENS de Lyon.
Virginie MARIS est chargée de recherche CNRS au Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive de Montpellier (CEFE).
Mark A. MASLIN est professeur de climatologie à l’University College London.
Baptiste MORIZOT est maître de conférences en philosophie à Aix-Marseille Université.
Germán PALACIO est professeur en sciences environmentales à l’Université nationale de Colombie Sede Amazonia.
Marie-Hélène PARIZEAU est professeure de philosophie à l’Université Laval.
Yannick RUMPALA est maître de conférences en science politique à l’Université de Nice.
Sébastien SCOTTO DI VETTIMO est chercheur indépendant, docteur en écologie du Muséum national d’histoire naturelle (MNHN).
Astrid ULLOA est professeure au département de géographie à l’Universidad Nacional de Colombia.
Alberto VARGAS est chercheur associé au Gaylord Nelson Institute for Environ- mental Studies at au Latin American, Carribean and Iberian Studies à l’Université de Wisconsin-Madison.
Parution de l’ouvrage
PENSER L’ANTHROPOCÈNE @EditionsScpo
Rémi Beau & Catherine Larrère (dir.)
+ d’une vingtaine de spécialistes d’horizons disciplinaires et géographiques variés
‘un panorama sans équivalent des pensées actuelles sur l’#Anthropocène‘https://t.co/JOWOwcRB17 pic.twitter.com/YMeE2Cj3jg— FondationÉcolo (@fondationecolo) 1 mars 2018
Très heureux d’annoncer la parution de ‘Penser l’Anthropocène’ dans la coll. Développement Durable des @EditionsScpo. Un vaste ouvrage collectif dirigé par R. Beau et C. Larrère, préfacé par Ph. Descola. Qui montre que l’avenir n’est pas le prolongement linéaire du présent. pic.twitter.com/wEb59vvp1a
— Francois Gemenne (@Gemenne) 1 mars 2018
Très heureux d’avoir participé à ce colloque et à cette publication. L’anthropocène s’impose peu à peu comme un nouveau cadre stimulant de réflexion critique — c’est le postulat qui a mené à la création de @EcoleUrbaine de Lyon. https://t.co/LRRNRBEuV7
— Michel Lussault (@MichelLussault) 1 mars 2018
Geological history of the #Anthropocene and evidence for a 1610 start date by @SimonLLewis and myself in ‘Penser l’Anthropocène’ edited by Rémi Beau & Catherine Larrère and published by Presses de Sciences Po pic.twitter.com/G9Z6FKI0Dg
— Mark Maslin (@ProfMarkMaslin) 2 mars 2018